Alberto Isaac Ahumada (né le
18 mars 1925 à
Mexico - mort le
9 janvier 1998 à Mexico) était un
nageur olympique mexicain, ainsi qu'un
Réalisateur,
scénariste,
Acteur et producteur de cinéma. Il fut également critique de cinéma,
caricaturiste, et membre de l'Institut Mexicain de Cinématographie.
Biographie
L'enfance et les premières années
Alberto Isaac Ahumada nacquit à
Mexico en
1925. Son père étant décédé alors qu'il n'était qu'un jeune enfant, il fut élevé dans l'état de Colima par trois de ses tantes et un oncle, qui dirigeait un cinéma. Il suivit des études pour être professeur, mais ne se consacra à l'enseignement que très peu de temps. Il retourna à Mexico, où il écrivit dans la section des sports d'un
quotidien et devint rapidement
caricaturiste pour la revue
Esto du groupe OEM. Puis il devint
Rédacteur en chef de la section divertissements, en même temps qu'il participait aux journaux
El Universal,
El Sol de México, et
Novedades.
Les années olympiques
Alberto Isaac fut également un
nageur de niveau
olympique. En
1941, il fut le premier mexicain à nager le cent mètres nage libre en moins d'une minute, à
La Havane, à
Cuba, avec 59 secondes 08. Surnommé
la flèche de Colima, il nagea aux Jeux de Londres en
1948, et aux Jeux d'Helsinki en
1952.
Les années 1950
Dans les
Années 1950, Isaac chercha d'autres moyens d'expression. Tout en conservant ses rôles de rédacteur, rédacteur en chef, et dessinateur, il s'exerça notamment à la
Céramique. C'est d'ailleurs certainement dans ce métier qu'il rencontra le céramiste
Hugo Velásquez qui apparaîtra dans deux de ses films.
Les premiers pas au cinéma
En
1964, la STPC ouvrit au public le
Premier Concours du Film Expérimental, qui prétendait donner à de nouveaux talents l'opportunité d'entrer dans l'industrie du
Cinéma mexicain, alors très fermée. Isaac y vit l'occasion rêvée de tenter sa chance. Trente réalisateurs amateurs participèrent, douze films furent présentés, et Isaac remporta le second prix avec
En este pueblo no hay ladrones. Isaac et le critique de cinéma
Emilio García Riera avaient décidé d'adapter une nouvelle de leur ami Gabriel García Márquez, alors inconnu. Le film fut tourné en trois semaines à
Mexico et à
Cuautla, en utilisant parcimonieusement un budget restreint. Il raconte l'histoire d'un jeune fauteur de troubes (incarné par
Julián Pastor) dérobant les boules de billard de la salle de jeu locale, seule source de distraction du petit village. On peut voir apparaître dans ce film un véritable
Who's Who de la scène artistique mexicaine de l'époque :
Luis Buñuel,
Arturo Ripstein,
Alfonso Arau,
José Luis Cuevas, l'écrivain
Juan Rulfo, les caricaturistes Ernesto García Cabral et
Abel Quezada, l'actrice
Elda Peralta, le critique
Carlos Monsiváis, ainsi qu'Isaac, sa femme Lucero, García Riera et García Márquez eux-mêmes.
Ce film fut un succès, mais Isaac dut attendre trois ans avant que le producteur Alfredo Ripstein Jr. (le père d'Arturo) lui offre la possibilité de diriger Las visitaciones del diablo (1968).
Les documentaires sportifs
A la fin des
Années 1960, Issac concilia ses deux passions, le
Cinéma et le
Sport, en dirigeant deux
documentaires sur deux évènements majeurs se déroulant à
Mexico : les Jeux Olympiques d'été de 1968 et la Coupe du monde de football de 1970. Ce deuxième film, présenté comme une
Fiction, parut également sous le nom
The World at Their Feet.
La nouvelle vague mexicaine : les années Echeverría
Luis Echeverría, président du Mexique de
1970 à
1976 offrit aux cinéastes un nouveau terrain d'expression, en relachant la censure cinématograhique et télévisuelle, et en leur ouvrant de nouveaux sujets tels que la politique. Après le personnel
Los días del amor, Isaac fut engagé par les
Studios Churubusco pour
El rincón de las vírgenes (
1972). Puis la société d'état CONACINE produisit
Tívoli (
1975),
Cuartelazo (
1977), et
Las noches de Paloma (
1978). Alberto Isaac était alors un proche d'Echeverría, qu'il accompagna au
Chili lors d'un voyage officiel en
1972.
Ces cinq longs métrages sont tous des films d'époque : Los días del amor se déroule en 1927, El rincón de la vírgenes dans les Années 1920, Tivoli au début des Années 1950, Cuartelazo et Las noches de Paloma pendant la révolution mexicaine. L'inspiration se partage entre l'Autobiographie (l'utilisation récurrente de Colima), les histoires de Juan Rulfo (El rincón de las vírgenes), les contes grivois de Boccace (Las noches de Paloma) et l'Histoire (Cuartelazo)
Durant cette période, Isaac fit appel de manière récurrente aux mêmes acteurs. On peut citer José Luis Cuevas, Alfonso Arau, Arturo Beristáin, Héctor Ortega, Juan José Martínez Casado, Pancho Córdova, et Dolores Beristáin.
Les années Portillo
Avec l'arrivée à la présidence de José López Portillo en
1976, une commission de surveillance télévisuelle fut mise en place, la RTC, présidée par Margarita López Portillo (soeur du président), qui aborda une politique conservatiste, et réduisit les budgets alloués aux productions cinématographiques d'état. Des réalisateurs tels qu'Alberto Isaac,
Felipe Cazals,
Jorge Fons ou
José Estrada connurent des difficultés à partir de cette époque. Alberto Isaac rédigea des critiques dans le magazine Esto, ce qui valut à tous les
Isaac du Mexique d'être blacklistés de l'industrie du cinéma durant le mandat de Margarita López Portillo. Deux projets de films furent annulés sous l'influence de la RTC, et Isaac fut finalement renvoyé des magazines
Esto et
El sol de México.
Pendant ce sexennat difficile, Isaac réalisa un seul long métrage, le drame Tiempo de lobos, en 1981.
Les années 1980
En
1980, Isaac fut membre du jury de la
Berlinale. En mars
1983, il fut nommé à la tête du tout nouvel Institut Mexicain du Cinéma (l'IMCINE), jusqu'à sa démission en
1986. Il y organisa un nouveau concours de cinéma expérimental, en hommage à celui qui lui avait ouvert les portes du métier vingt ans plus tôt. En
1986, Isaac renoua avec le succès grâce à
Mariana, Mariana, basé sur un roman de
José Emilio Pacheco. Le film remporta huit
Ariels, la distinction cinématographique la plus élevée du Mexique. En
1988, Isaac reforma en partie l'équipe pour diriger
¡Maten a Chinto!,
Film noir qui décrit l'accès de violence inexpliqué d'un gérant d'hôtel, précipitant l'issue sanglante d'une prise d'otages.
Les dernières années
En
1993, Alberto Isaac publia un livre d'entretien avec le directeur de photographie
Gabriel Figueroa. Il réalisa son dernier long métrage, la comédie
Mujeres insumisas, en
1994. Le film reçut seize nominations aux Ariels, et remporta deux prix : Meilleur second rôle féminin et Meilleur montage.
En 1997, un mois avant sa mort, il annonçait la pré-production d'un film intitulé Señas de identidad, inspiré d'un roman de José Emilio Pacheco sur le Massacre de Tlatelolco en 1968. Mais la crise économique que connut le Mexique après 1994 valut au projet de ne pas voir le jour.
Alberto Isaac consacra également ses dernières années à la peinture. En 1994, il fit sa première exposition à Colima, puis à l'Université de Guadalajara en 1995. Il décéda le 9 janvier 1998 d'un arrêt cardiaque. Il fut incinéré, et sa dernière épouse Julieta Sanjuan dissémina ses cendres au dessus de l'océan.
La famille
Alberto Isaac fut marié quatorze ans à
Lucero, qui travailla sur plusieurs films de son mari (jusqu'à
Tiempo de lobos), et fit quelques apparitions à l'écran. Elle eut sa propre carrière en tant que
Scénographe à succès. Elle remporta quatre Ariels.
Le fils d'Alberto et Lucero, Claudio, a marché dans les traces de son père en tant qu'artiste et cinéaste. Après être apparu comme Caméo dans plusieurs films de son père, il réalisa son premier long métrage à 20 ans, Crónica íntima (1976). Sa carrière fut également contrariée par Margarita López Portillo.
En 1984, Isaac se remaria avec Julieta Sanjuan.
Filmographie
Comme réalisateur
Article connexe : . Comme scénariste
- 1965 : En este pueblo no hay ladrones de lui-même
- 1968 : Las visitaciones del diablo de lui-même
- 1969 : Olimpiada en México de lui-même
- 1972 : Los días del amor de lui-même
- 1972 : El rincón de las vírgenes de lui-même
- 1975 : Tívoli de lui-même
- 1977 : Cuartelazo de lui-même
- 1981 : Tiempo de lobos de lui-même
- 1981 : ¡Pum! de José Estrada
- 1990 : ¡Maten a Chinto! de lui-même
- 1995 : Mujeres insumisas de lui-même
Comme producteur
- 1965 : En este pueblo no hay ladrones de lui-même
Comme acteur
Distinctions cinématographiques
Récompenses
Nominations
Bibliographie
- 1990 : Las noches de ronda, Éd. Cal y Arena, ISBN 968-493-212-X
- 1993 : Conversaciones con Gabriel Figueroa, Éd. Universidad de Guadalajara (CIEC) y Universidad de Colima , ISBN 968-895-421-7
- 1999 : Recaditos (posthume), Éd. Fondo Estatal para la Cultura y las Artes de Colima, ISBN 968-738-962-1
Liens externes
Notes et références
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